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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 14:06

Je viens de lire avec beaucoup de plaisir le chef d'oeuvre de l'écrivain italien : Dino Buzzati.  ce livre date de 1940, j'ai un peu de retard dans mes lectures...Mais ce livre ne sera jamais démodé tant il contient de pensées universelles et éternelles.

Si je vous en parle, c'est que cette lecture m'a fait repenser à un épisode de ma vie de jeune homme., lorsque je faisais mon service militaire en 1964 à La Valbonne, près de Lyon. J y faisais mes "classes" avant de partir pour mon plus grand bonheur à Offenbourg en Allemagne.

Le printemps était enfin arrivé et nous commencions tous à nous réchauffer et à "buller" comme on disait. J'entendais souvent parler de "vedette de tir". Un jour ou l'autre je serais appelé pour remplir ce rôle. J'essayais de me renseigner et les réponses que j'obtenais étaient bien mystérieuses. La vedette de tir est une sentinelle que l'on place aux abords d'un champs de tir pour le sécuriser et faire halte à toute personne qui s'en approcherait volontairement ou involontairement.

A La Valbonne il existait un immense champs de tir, une zone désertique de centaines d'hectares destinée à s'entraîner au tir à balles réelles avec les AMX 13. Certains jours, il fallait placer des "vedettes de tir" pour stopper des promeneurs éventuels. Ceux qui étaient désignés d'office pour jouer ce rôle étaient débarqués en JEEP près d'une casemate, à un croisement de chemin et ce pour la journée. Il fallait se munir de sandwiches et de boisson. Ceux qui avaient déjà effectué cette garde en jetaient plein la vue aux novices telle que moi. Vedette de tir était un vrai plaisir surtout par ce temps , certes c'était un peu long mais de temps en temps il arrivait qu'une accorte bergère vienne d'un coup de pédale tenir compagnie au pauvre soldat esseulé qui manquait singulièrement de distractions.... J'ai donc été appelé par une magnifique journée printanière à remplir ce rôle. 

Comme le lieutenant Drogo du livre de Buzazati j'ai passé ma journée à surveiller la ligne d'horizon sans jamais voir poindre la plus petit point noir qui pourrait être un paysan égaré. Pas de bergère non plus à vélo ou à pieds. Pas non plus de bruits qui auraient ressemblé à des obus qui explosent. Le temps s'écoulait lentement  et j'ai même eu peur que le chauffeur de l'escadron ne m'ai oublié.

Non, la Jeep de service m'a bien ramené à l'heure pour le repas du soir et j'ai pu échanger mes impressions de "vedette" avec mes collègues habituels. 

Dans le livre de Buzzati, Giovanni Drogo, veut quitter rapidement le Fort Bastiani car il a peur de s'ennuyer. Mais au bout de quelques mois, il change d'avis, il s'est habitué à la vie militaire dans ce poste où il ne se passe rien. Il décide donc de rester ayant la garantie de son chef qu'il pourra partir quand il le voudra. Il va se passer beaucoup de choses intéressantes avant son départ du Fort....les pieds devant.

J'ai été moi-même perturbé par une proposition que faisait l'armée à cette époque : si on "rempilait" on pouvait percevoir un chèque de 20 000 francs, environ 20 000 euros de nos jours. Heureusement, mes amis militaires m'ont fortement déconseillé d'accepter cette offre. Comme Drogo, j'aurai certainement mal supporté certains collègues .

 

CHAP 439 : Le désert des Tartares...à La Valbonne
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